Martin Bouygues vient de rappeler fermement qu'il est le
patron de Bouygues en refusant
catégoriquement l'offre à 10 milliards d'euros du président de Numéricable-SFR,
Patrick Drahi. L'occasion de rappeler le parcours du "fils de" dans
le milieu des affaires.
Martin Bouygues est né en 1952 (63 ans) et est le plus jeune
fils de Francis Bouygues, fondateur en 1952 également de la société Bouygues.
Martin entre dans le groupe en 1974 en qualité de conducteur de travaux. En
1978, il fonde la société Maison Bouygues, spécialisée dans la vente de maisons
individuelles sur catalogue. Administrateur de Bouygues depuis 1982, Martin
Bouygues est nommé vice-président en 1987 et le 5 septembre 1989, Martin
Bouygues, succédant à Francis Bouygues, est nommé Président- directeur général
de Bouygues.
Les Echos expliquent que cette nomination a été une surprise
: "Après le départ
en claquant la porte, en 1986, de son fils aîné Nicolas, que le privilège de
l’âge et son diplôme de l’Ecole centrale de Paris destinaient à la succession
de son père, Francis Bouygues, le fondateur du groupe de bâtiment et travaux
publics, crée la surprise en 1989 en passant la main au plus jeune de ses
quatre enfants, Martin, 36 ans."
En
1994, Martin Bouygues lance Bouygues Telecom, qui deviendra le troisième
opérateur français de téléphonie mobile. Mais, selon Les Echos, un épisode qui
restera sans doute dans les mémoires est celui de l'assaut de Vincent Bolloré
dans le capital de Bouygues en 1997 : "L’actuel patron de Vivendi a pris
jusqu’à 14 % du capital. Un pacte d’actionnaires est signé pour cinq ans
et Bolloré dispose de trois sièges au conseil d’administration de Bouygues.
Mais tout vole en éclats en un an, quand Bolloré tente de peser à plusieurs
reprises sur la stratégie de Martin Bouygues sans lui en parler. Ce dernier
l’attaque devant le conseil des marchés financiers et fait constater « l’absence d’action de concert ». Cette victoire de Martin
Bouygues lui confère un succès d’estime auprès de l’establishment."
Martin
Bouygues soigne son image rassurante de "bon père de famille" mais
n'en reste pas moins déterminé. Selon les Echos qui commente une interview sur
RTL : "la tête légèrement inclinée, l'oeil rieur et le sourire
bienveillant -, cache une grande détermination. Par le passé, l'homme
d'affaires a su prendre des décisions radicales. Mais c'était de sa propre
initiative. En décidant à la surprise générale, en 2006, de diversifier le
groupe dans l'énergie via une prise de participation dans Alstom, par
exemple."