Un nouvel acteur, sur un marché toujours dynamique
IBT Media, le groupe qu’Etienne Uzac a fondé en 2006 en compagnie de Johnathan Davis, est considéré par beaucoup comme un futur « incontournable » du monde de la presse. En 2013, le groupe revendique 40 millions de visiteurs uniques par moi. Le projet de cet entrepreneur est simple : « Nous voulons offrir des informations économiques répondant aux besoins des pays émergents ». Telle est la stratégie que le groupe s’est fixé dès le début. Le principal titre du groupe est International Business Times, accessible en diverses langues, dont l’indien, le chinois et le coréen. Le but avoué est d’informer sur l’actualité économique et financière internationale, par et pour des pays qui ne sont traditionnellement pas les cibles des lignes éditoriales des grands médias occidentaux. Il possède des rédactions dans cinq pays : Australie, Inde, Etats-Unis, Royaume-Uni et Chine. De nouveaux titres apparaissent : le Latin Times a été lancé à la fin de l’été 2013, et il cible en priorité les hispaniques installés aux Etats-Unis. Newsweek donc, n’est que la partie émergée de l’iceberg que constitue le groupe d’Etienne Uzac.
Quid de la presse écrite ?
Car avant de mettre la main, pour un dollar symbolique, sur Newsweek, IBT et son dirigeant demeurent largement inconnus du grand public. Cette acquisition est une grande opportunité en termes de visibilité. D’autant plus que le groupe, bénéficiaire depuis 2010, tente également de réinventer le rapport à la publicité sur le support qui est appelé à demeurer son activité principale : internet. Dès lors, quel intérêt peut pousser, concrètement, Etienne Uzac à racheter Newsweek, qui demeure avant tout un magazine en faillite ? En plus du prestige de posséder le vénérable hebdomadaire, Etienne Uzac compte sur cette nouvelle aventure pour mettre sur le devant de la scène, via ce titre, les autres entités de son groupe. Le magazine reprendra sa forme papier dès le début de l’année 2014, et les premiers objectifs de ventes sont fixés à 100 000 exemplaires. Cette attitude traduit une confiance tout à fait étonnante en un support qui, pourtant, semble à première vue ne pas avoir le vent en poupe. Ceci étant, ce rachat, véritable démonstration de force du nouveau et prometteur groupe semble traduire le « oui » de la question que l’on serait tenté de poser à Etienne Uzac : peut-on toujours fonder un empire médiatique aujourd’hui ?