Membre de L’OMC depuis déjà 15 ans, la Chine pourrait
prendre le statut d’économie de marché pour échapper aux taxes antidumping qui
touchent ses produits. Cette initiative n’est pas bien perçue par l’Europe, le
Japon et les Etats-Unis. En effet, depuis ce 11 décembre, la clause qui lie
Pékin à l’organisation Mondiale du Commerce est arrivée à échéance. La Chine
Souhaite donc prendre ce statut commercial mais elle devrait avoir des « coudes
solides » pour le faire accepter à ses partenaires qui ne désirent pas être
envahis par des produits vendus au rabais.
Un statut justifié par la Chine
Jusqu’au 11 décembre de cette année, la Chine ne pouvait pas
être considérée comme une économie de marché par les autres pays membres de
l’OMC. De ce fait, elle subissait sur ses produits, des taxes antidumping comme
celles que le nouveau Président américain souhaite toujours lui imposer et
pouvant atteindre les 45%. En cause, les prix pratiqués en Chine sont jugés non
conformes à la réalité du marché. Le Japon et l’Union Européenne emboîtent ce
pas et n’ont aucunement l’intention de lever ce « bouclier économique ».
Selon plusieurs analystes de ce domaine, la Chine devrait
entreprendre des mesures auprès de l’OMC si elle désire que ces pratiquent
cessent. Pour sa part, Shen Danyang, porte-parole du ministère chinois du
commerce, s’est exprimé en soulignant que « La Chine fera tout pour défendre
ses droits si les autres membres de l’OMC maintenaient leurs méthodes
antidumping contre leurs produits au terme de cette date du 11 décembre qui
marque la fin de la clause vieille de 15 ans».
Des méthodes qui masquent en réalité un protectionnisme
C’est ce que laisse entendre un commentaire paru à l’agence
de presse officielle qui affirme que : « à compter du 11 décembre, la
Chine sera automatiquement considérée
comme une économie de marché, et que les manœuvres des autres pays visant à
réfuter ce nouveau statut, ne sont des méthodes qui cachent en réalité un
protectionnisme vis-à-vis de leurs produits et de leurs marchés.
Par contre, pour les autres puissances comme Washington, le
passage à une économie de marché ne se fait pas de façon spontanée. Certaines
clauses notamment celles antidumping qui régissent l’entrée de la Chine dans
l’OMC demeurent à l’état. Le département américain du commerce s’est dit
sensible aux méthodes chinoises surtout leurs capacités élevées de production
dans les domaines de l’aluminium et de l’acier. Les USA se disent donc prêt à
maintenir leur bouclier pour limiter les produits chinois qui ont déjà coûté
près de 3,2 millions d’emplois selon l’Alliance des manufacturiers américains
(AAM).
Du côté de l’Union Européenne, il ne s’agit plus simplement
de la Chine mais de tous les pays sur lesquels des soupçons de vendre à perte
existent. Il est donc question de mettre au même niveau tous les pays, affirme
l’eurodéputé Franck Proust. Malheureusement, c’est une question qui divise et
les 28 membres de l’Union n’ont pas pu trouver un accord à ce sujet avant cette
date buttoir du 11 décembre.